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Greenpeace veut réduire le cheptel Belge de 83%

Greenpeace veut réduire la production de viande belge de 83% pour diminuer de 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 30 ans. C’est le scénario idéal de Greenpeace. L’ONG se base sur une étude chiffrée de l’UCL qui calcule l’impact sur l’environnement de la production de viande. Elle fait bondir la fédération wallonne de l’agriculture. Un reportage de Sébastien de Bock.

Il est parfaitement possible de produire de la viande de manière durable en moindre quantité, tout en répondant aux besoins nutritionnels de la population belge, considère l’association Greenpeace. « Nous devons faire passer la qualité avant la quantité, avec plus de diversité dans les champs et sur nos assiettes. Seul un cheptel réduit peut rendre cette évolution possible« , indique l’ONG après avoir demandé à l’UCLouvain de plancher sur trois scénarios pour l’avenir de l’élevage en Belgique à l’horizon 2050.

En Belgique, les porcs, les poules pondeuses et les poulets de chair sont actuellement élevés principalement en Flandre: c’est le cas pour 94% des porcs et 85% des volailles. La répartition des bovins, elle, est plus équilibrée mais la Flandre pratique une agriculture plus intensive que la Wallonie, d’après la situation dressée dans l’étude.

Cette étude part donc du principe qu’il y a deux fois trop d’animaux d’élevage sur le sol belge. 46 millions d’animaux. C’est 2 fois plus que ce que les Belges consomment.

Cela signifie que la moitié de la production est destinée à l’exportation. Le problème, dit Greenpeace, ce sont les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole. Les chercheurs de l’UCLouvain ont calculé que les émissions totales de l’élevage en Belgique se sont élevées à 13.850 kilotonnes d’équivalent CO2 en 2015.

Trois scénarios

Un premier scénario envisageant un « statu quo » dans les méthodes de production pour 2050 permettrait – grâce aux progrès technologiques, à l’augmentation de la productivité et à une tendance à la réduction du cheptel bovin – une diminution des gaz à effet de serre de 13% et une réduction de l’impact de l’élevage sur la biodiversité de 9% par rapport à 2015.

Un deuxième scénario « réaliste », supposant une production biologique (selon les critères de Greenpeace) atteignant 30% en 2050, réduirait les gaz à effet de serre de 48% et les impacts sur la biodiversité de 57%.

Le troisième scénario, qui imagine une production biologique à 100% comme le voudrait Greenpeace, impose une réduction de la taille des troupeaux et donc une diminution de la production de viande de 83%, pour atteindre 27 grammes par personne et par jour. « Complétée par des protéines végétales, cela peut suffire à fournir la dose quotidienne recommandée de protéines« , indique l’association. Dans ce scénario, les émissions de gaz à effet de serre du secteur diminuent de 58% par rapport à 2015, et l’impact sur la biodiversité diminue de 76%.

2 fois plus que ce que les Belges consomment

Le rapport sous-entend que notre agriculture est trop intensive et qu’il est temps de réfléchir à d’autres modes de production. Mieux accompagner les agriculteurs tout en tenant des comptes des réalités économiques et climatiques. Greenpeace suggère de réduire la quantité et augmenter la qualité de viande grâce à plus d’élevage Bio… Et pourquoi pas du 100% Bio dit Greenpeace. Produire moins de viande chez nous, en manger moins aussi, mais de meilleure qualité, cela aurait un impact significatif sur les émissions de gaz à effet de serre.

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