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 Surconsommation de produits animaux :

Pour la première fois en Belgique des chercheurs se sont intéressés au contenu de nos assiettes,  les résultats de l’enquête nationale de consommation (2004) sont sans appel. 43 % des Belges ont un poids qui menace leur santé, le syndrome américain guette. En résumé : trop de graisses, de sucres, de sels et pas assez de fruits et légumes, à cela s’ajoute une dépense physique insuffisante. (1) (2)

Nos citoyens mangent également plus de 100 kg de viande par an, soit 200 GR par jour, ce qui est près du double de la ration conseillée par les nutritionnistes (voir pyramides de l’alimentation saine). Nous assistons à un changement historique d’alimentation, en un siècle les occidentaux ont triplé leur consommation de produits animaux (laits, fromages, viandes).

Jusqu’à un certain point, ce nouveau régime a été bénéfique, la viande est riche en protéines importantesgpour l’organisme. Mais la viande contient aussi un taux élevé de graisses saturées et de cholestérols. Denombreuses études ont démontré que ces mauvaises graisses augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires.

Les maladies associées à une consommation excessive de viande sont nombreuses : cholestérol, hypertension, inflammation articulaire, surcharge pondérale, diabète… et parfois même certains cancers (colon, pancréas). Mais toutes les viandes ne sont pas égales entre elles. Charcuteries, viandes grillées (barbecue) et fast-food (hamburgers) sont les pires de toutes. Grasses et chimiques à souhait (nitrates, conservateurs et exhausteurs de goût), ce sont de véritables bombes à retardement pour votre santé !

Les maladies cardio-vasculaires (première cause de décès en Belgique et dans le monde)

 

Ces derniers temps de nombreuses publications scientifiques soulignent les bienfaits d’un régime pauvreen viande et riche en végétaux pour le traitement de ces maladies endémiques.

Des alimentations végétariennes pauvres en graisses ou en graisses saturées ont été utilisées avec succès dans le cadre de programmes de santé visant à renverser le cours de maladies coronariennes sévères. Les alimentations végétariennes apportent une protection bénéfique dans ces maladies du fait de leur faible teneur en graisses saturées, cholestérol et protéines animales, et de leur teneur souvent élevée en folate (qui abaissent le niveau sérique d’homocystéine), antioxydants comme les vitamines C et E, caroténoïdes, et divers composés phytochimiques.

Non seulement la mortalité par maladie coronarienne est plus faible chez les végétariens que chez les non-végétariens, mais les alimentations végétariennes ont réussi avec succès à enrayer ce genre de maladie. (voir article sur position officielle de l’A.A.D.)

Selon des chercheurs anglais, une réduction de 30 % de la consommation d’acides gras saturés d’origine animale réduirait de 17 % les décès prématurés dus aux maladies cardiovasculaires, ce qui épargnerait 18.000 personnes par an, en Grande-Bretagne. (Dr Alan Dangour de la London School of Hygiene and Tropical Medicine)

Cancers

Les scientifiques de l’American cancer association ont également trouvés une corrélation entre une consommation élevée de viandes et la fréquence de certains cancers ( prostate, sein, colons, estomac ). La fréquence du cancer du sein et de la prostate est considérablement plus basse dans les pays où l’on mange moins de produits animaux et plus de légumes et de légumineuses. C’est particulièrement frappant pour les pays asiatiques (3).( voir pyramide du régime asiatique+ consommation de viande

Le docteur David Servan-Schreiber atteint deux fois par un cancer du cerveau et qui a publié un best-seller sur le sujet conseille une alimentation pauvre en viande. Voici un dessin qui résume le résultat de ses recherches sur l’alimentation « anticancer » (4)


L’étude de Harvard

 Une grande étude menée par un groupe de médecins de la Harvard School of Public Health, qui ont travaillé sous la direction du docteur en médecine An Pan, a révélé que les craintes des végétariens sont parfaitement fondées. La consommation de viande rouge est manifestement corrélée à un plus grand risque de décès par maladie cardio-vasculaire, certains cancers et troubles métaboliques, tandis que le remplacement de la viande de mammifères par des végétaux diminue nettement ce risque.

 

      Les conclusions sont publiées dans Archives of Internal Medicine, la revue de l’American Medical Association.

      Pour l’analyse des effets à long terme du régime de viande, An Pan et ses collègues se sont appuyés sur une étude statistique d’une ampleur faramineuse. Au total, 37.698 hommes et 83.644 femmes ont participé à l’étude. Leur état de santé, ainsi que leur régime, a été suivi pendant 28 ans dans le second groupe, et pendant 22 ans dans le premier groupe. Dans l’intervalle, 23.926 décès ont été enregistrés dans les deux groupes étudiés : 5910 de maladie cardio-vasculaire et 9464 de cancer.

 

      « Nous avons constaté qu’une grande consommation de viande rouge est associée à une montée significative de la mortalité due à ces maladies, et cette relation peut être retracée dans le cas des viandes transformées et fraîchement préparées, avec des corrélations plus élevées pour les transformées. En remplaçant la viande rouge par du poisson, des légumes ou de la volaille, il y avait une relation inverse : une réduction de la mortalité », ont commenté les auteurs dans les conclusions de l’étude.

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   L’étude a révélé que l’espérance de vie totale diminue de 13% en cas de consommation quotidienne de viande fraîchement préparée de la taille de la paume d’une main, et d’un énorme 20% en consommant quotidiennement des portions de viandes transformées, comme un hot-dog ou deux tranches de bacon. Pour les maladies devenues causes de décès dans les deux groupes, la dépendance des risques à la consommation carnée se présentait ainsi : respectivement, pour la viande fraîche et transformée, le risque de maladies cardio-vasculaires augmentait de 18% et 21%, et le cancer de 10% et 16%.

 

      Ces chiffres peuvent être considérés comme statistiquement neutre, c’est-à-dire, indépendants de ceux de facteurs variables, comme l’âge, l’indice de masse corporelle, l’activité physique et les antécédents familiaux de maladies cardio-vasculaires et de cancer. Chose également importante, tous les membres du groupe observé étaient en bonne santé physique au début de l’étude.

L’élevage :  un impact indirect, mais réel sur notre santé

Les élevages industriels sont depuis longtemps la norme dans les pays développés et deviennent de plus en plus répandus dans les pays en développement. Le nombre énorme d’animaux élevés enfermés, les uns sur les autres, dans de petites stalles, soumis à une croissance rapide, qui ont un patrimoine génétique très peu varié (5), crée des conditions idéales pour l’émergence et la propagation de nouvelles maladies.

Il n’y a jamais eu de « grippe légumineuse », ni de « grippe épinard » ou de « maladie du petit pois fou »… Par contre, les systèmes modernes d’élevage sont des incubateurs à virus, listeria, salmonelles, campylobacters, E. coli, et autres promoteurs de « grippes » en tout genre. Comme l’indique un rapport de la FAO (6) : « il n’est pas surprenant que les trois quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux ».

Les industriels de l’agroalimentaire recourent massivement à l’insémination artificielle, le sperme provient de mâles sélectionnés sur de nombreuses générations, ces mâles ont des patrimoines génétiques assez semblables, ce qui les rendent sensibles aux virus et autres bactéries. Voilà pourquoi les industriels utilisent massivement des antibiotiques pour maintenir en vie ces animaux si fragiles.

Les antibiotiques :

La découverte des antibiotiques a été une avancée majeure de la médecine moderne, ils sont devenus essentiels pour le traitement d’un nombre important de maladies. Mais comme de nombreuses campagnes de préventions le soulignent, les bienfaits de ces substances pourraient disparaître. La situation est préoccupante, car non seulement l’usage abusif de ces molécules entraine le développement de résistances bactériennes, mais depuis peu on assiste à l’apparition de bactéries résistantes à tous les traitements.

L’élevage est un très gros consommateur d’antibiotiques, aux États-Unis ça représente 50 % de leurs utilisations. Les lapins d’élevages consomment à eux seuls 10 % des antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire alors qu’ils ne représentent que 1 % de la viande produite dans notre pays. Manger moins de viande c’est aussi favoriser l’émergence de comportements responsables dans ce domaine.

Conclusion : il faut végétaliser notre alimentation

De nombreuses personnes sont atteintes chaque année en Belgique de maladies d’origine alimentaire et, dans l’immense majorité des cas, du fait de la consommation de produits animaux. Si nous végétalisons notre alimentation, nous arriverons à un monde où les gens seront en meilleure santé et n’auront plus, par leurs impôts, à combler des déficits d’assurance-maladie. Cela en vaut la peine.


(1) L’enquête. Conduite sur une année de 2004 à 2005, l’étude sur les habitudes alimentaires des Belges a été menée auprès de quatre groupes d’âge (15-18, 19-59, 60-74, plus de 75 ans). Huit groupes de quatre cents personnes ont été suivis au cours de deux interviews approfondies. Les résultats intégraux de l’enquête sont disponibles sur www.monplannutrition.be

(2) Suivez les guides. Cinq guides de conseils gratuits ont été édités par le SPF Santé publique. Ils concernent l’alimentation des 0-3 ans, des 3-12 ans, des 12-18 ans et des seniors. Un guide général complète cette collection. Ces cinq livrets seront distribués dans les cabinets médicaux, les pharmacies et les mutuelles. Ils peuvent être téléchargés sur www.monplannutrition.be

(3).(Parki D,Bay F Global cancer statistics,2002 CA, a global journal for clinicians 2005 ; 55 : 74-108
(4) David Servan-schreiber, anticancer, poket
(5) Les industriels de l’agroalimentaire recourent massivement à l’insémination artificielle, le sperme provient de mâles sélectionnés sur de nombreuses générations, ces mâles ont des patrimoines génétiques assez semblables. Ce qui les rendent fragiles face aux menaces épidémiques. Ce qui explique d’ailleurs l’utilisation massive d’antibiotiques pour maintenir en vie ces animaux si fragiles.
(6) J. Otte et alii, Industrial Livestock Production and Global Health Risks, FAO, juin 2007, p.2.