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Miel : les essaims de la colère

Culturellement, le miel est un produit dont on dit toutes sortes de belles choses. Découvert par l’homme dès la préhistoire, il est associé à la douceur, au luxe, au réconfort au coeur de l’hiver. “Rosée céleste” dans l’Antiquité, nourriture des dieux, usage médicinal et cosmétique millénaire, tout nous prédispose à l’adorer ! Et aujourd’hui plus que tout, sa consommation et celle d’autres produits de la ruche sont de plus en plus plébiscitées grâce à leurs vertus thérapeutiques “miracles” et l’envie d’un retour au naturel qui se généralise. A cela s’ajoute le combat actuel contre les néonicotinoïdes, ces insecticides violents qui déciment les populations d’abeilles domestiques et qui donnent à beaucoup l’envie de soutenir les abeilles en encourageant la production de miel.

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Qui est l’abeille ?

L’image de l’abeille véhiculée dans nos sociétés aujourd’hui, notamment via les médias ou l’éducation, est celle d’une abeille domestique, sociale, et qui produit du miel. La réalité est en vérité beaucoup plus riche. On estime qu’il y aurait entre 20 000 et 30 000 espèces d’abeilles différentes dans le monde, dont environ 2000 en Europe. Environ 80 % de ces abeilles sont sauvages et solitaires, ne produisent pas de miel ou très peu, et vivent parfois en petits groupes mais pas en colonies. Parmi les espèces sociales, certaines produisent du miel, dont la plus connue est l’Apis Mellifera, ou abeille mellifère. C’est notre abeille domestique qui vit en colonie. Malgré des différences de mode de vie, toutes sont des insectes pollinisateurs, qui se nourrissent du nectar des fleurs et, à l’occasion, transportent leur pollen de fleur en fleur, permettant ainsi leur reproduction.

Quel est son rôle dans nos écosystèmes ?

L’abeille, quelle que soit son espèce, pollinise. Mais le mérite ne lui revient pas à elle seule, d’autres insectes embrassent la même fonction (papillons, mouches, bourdons, punaises, …) mais aussi certaines chauves-souris ou oiseaux (colibris). Ils assurent environ 80 % de la pollinisation, le reste étant permis par le vent. On considère qu’un tiers de notre alimentation aujourd’hui provient de cultures fécondées par ces pollinisateurs. D’ailleurs, en 2005, la valeur économique de la pollinisation avait été estimée à 153 milliards d’Euros dans le monde. On peut donc dire que leur déclin annoncé aujourd’hui est extrêmement problématique pour la survie de l’agriculture humaine, mais aussi pour la biodiversité, puisque des milliers d’autres plantes et fleurs non cultivées dépendent aussi des pollinisateurs.

Mais pourquoi les insectes pollinisateurs disparaissent-ils ?

Il est encore assez difficile de quantifier la disparition de ces insectes de façon globale, mais on peut estimer l’ampleur de problème en observant l’activité des apiculteurs. On sait par exemple qu’en France, 30 % des colonies disparaissent chaque année, et qu’en 10 ans, 15 000 apiculteurs ont dû arrêter leur activité. Les ruches, aujourd’hui, ne se renouvellent plus d’elles-mêmes. C’est ce qu’on appelle le CCD (pour Colony Collapse Disorder), ou syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

Les raisons en sont multiples. On peut mentionner le fameux frelon asiatique, le varroa (un parasite), ou encore le nosema (un champignon), mais ces raisons pèsent peu en comparaison du poids des pesticides et des engrais qui détruisent le milieu de vie des pollinisateurs et s’attaquent, dans le cas des fameux néonicotinoïdes, au système nerveux central des abeilles, rendant celles-ci de plus en plus faibles face aux autres menaces. Même si on voit que la mobilisation pour la protection des pollinisateurs prend de l’importance, l’urgence est bien réelle si l’on veut éviter les dégâts, comme dans certaines régions de Chine, où l’utilisation effrénée de pesticides dans les années 1980 a complètement éradiqué les espèces pollinisatrices. C’est aux hommes, aujourd’hui, de polliniser à la main leurs vergers.

Et le miel, dans tout ça ?

Nous l’avons vu, le miel n’est produit que par peu d’espèces d’abeilles, parmi lesquelles l’abeille mellifère, une des plus grosses productrices de miel, élevée et sélectionnée depuis des générations en vue de nous procurer toujours plus de ce délicieux aliment. On s’en doute, à la base, si elles produisent du miel, ce n’est pas pour nous. Mais à quoi sert-il alors ? Lorsqu’elle butine, l’abeille collecte le nectar des fleurs, une substance sucrée. Une fois de retour à la ruche, elle transmet ce nectar à d’autres abeilles qui vont le transformer, en le mélangeant à de la salive et des enzymes et, à force de régurgitations, en une substance très sucrée, débarrassée de la plupart de son eau et qui pourra maturer ensuite dans les rayons de la ruche, pour devenir le précieux miel. Il servira à alimenter la ruche tout au long de l’année, et particulièrement en hiver. Une seule abeille peut visiter jusqu’à 10 000 fleurs par jour, ce qui lui permet de produire, sur la durée de sa vie (5 à 6 mois), l’équivalent d’une cuillère à café de miel.

L’abeille ne se nourrit pas que de miel, mais également de pollen, riche en protéines, vitamines et minéraux. Sa forte pilosité fait d’elle une transporteuse hors pair du pollen de fleur en fleur, mais aussi jusqu’à la ruche, où il sert à nourrir les larves, le couvain plus âgé et les nourrices qui produisent la gelée royale.

Cette dernière est également exploitée et commercialisée. Dans la ruche, la gelée royale sert à nourrir les larves jusqu’au deuxième jour puis, comme son nom l’indique, exclusivement les reines en cours de développement. Cette nourriture contrôlerait probablement les ovaires des abeilles qui s’en nourrissent. On attribue beaucoup de bienfaits à la consommation de la gelée royale (contre l’arthrite, maladies rénales, fractures, favoriser la perte de poids…) mais d’après la EFSA et la FDA, aucun bénéfice n’a jamais été démontré sur la santé humaine, si bien que les produits qui en contiennent ne peuvent aujourd’hui plus en faire la publicité.

La propolis, fabriquée par les abeilles à partir de résine végétale, est utilisée dans la ruche comme mortier et anti infectieux pour assainir la ruche. Elle est utilisée aussi par l’homme pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes, propriétés considérées comme infondées par l’Europe.

th (1)La cire d’abeille est issue de la “sueur” des abeilles, qui mélangent ce liquide avec du pollen et la mastiquent pour qu’elle se transforme en une substance opaque utilisée pour construire la structure alvéolaire de la ruche. Elle est utilisée comme additif alimentaire autorisé par les autorités sanitaires, mais aussi dans certains produits d’entretien, des cosmétiques ou la fabrication de bougies.

Pourquoi les véganes ne consomment-ils pas de miel ?

Une fois ces jalons posés, nous pouvons nous interroger sur l’impact écologique de l’apiculture. Car de prime abord, on peut penser que si nous continuons de consommer du miel, nous rendons nécessaire le maintien en vie de millions de ruches et donc d’abeilles, ce qui aurait un impact forcément positif sur l’environnement et nos écosystèmes. Or la survie de l’abeille domestique seule ne peut pas constituer une réponse adéquate. Bien plus, sa propagation pourrait même être une menace pour les autres pollinisateurs sauvages.

En effet, les plantes des différents écosystèmes locaux bénéficient d’une communauté de pollinisateurs sauvages complètement adaptés au fil des siècles et qui ont pu perpétuer leur renouvellement, jusqu’à l’introduction artificielle de l’abeille domestique. Celle-ci, sélectionnée pour ses performances, entre en compétition avec les pollinisateurs indigènes, et souvent pour des ressources qui se raréfient. Les abeilles domestiques butinent en effet sur un plus grand rayon, et plus tôt le matin, occupant ainsi un territoire au détriment des autres pollinisateurs qui risquent dès lors de s’éteindre d’autant plus vite, touchés eux aussi par les mêmes dangers (insecticides, destruction de leur milieu de vie…) mais sans bénéficier du renouvellement artificiel de l’abeille mellifère. Or cette dernière, seule, ne peut assurer la pollinisation de toutes les plantes à fleurs car il existe une sorte d’adéquation entre plante et pollinisateur. Toutes ne sont pas visitées par les mêmes insectes. Si certains sont plutôt polyvalents, d’autres sont spécialisés en un nombre réduit de plantes en fonction de leur morphologie, de la taille de leur langue ou trompe, etc. Bref, “La diversité a besoin de la diversité” et il est nécessaire de maintenir autant que possible les pollinisateurs sauvages.

Mais si l’abeille domestique ainsi présentée peut sembler être l’ennemie de la diversité de la faune pollinisatrice sauvage, elle n’en est pas moins victime de la violence d’une industrialisation massive du secteur apicole. Car on s’en doute, l’abeille n’a pas vocation à partager son miel, à tel point qu’elle est prête à mourir pour le protéger. La question éthique est, comme nous allons le voir, un élément majeur qui pèse dans la décision des véganes de ne pas consommer de produits de la ruche. En effet, le stress, la malnutrition, les conditions de vie artificielles et souvent cruelles imposées à ces insectes rendent les colonies beaucoup plus vulnérables aux menaces phytosanitaires et autres maladies.

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D’après l’association américaine Cook-DuPage Beekeepers, l’homme utilise le miel depuis environ 15.000 avant notre ère, mais ce n’est qu’au XXe siècle qu’on industrialise son exploitation, compromettant dès lors le bien-être des insectes. Une méthode millénaire de récolte du miel est encore utilisée aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle l’enfumage. Les 60 à 80 000 abeilles d’une ruche peuvent en effet se montrer agressives pour défendre leur territoire et leur récolte. L’enfumage consiste à souffler une fumée épaisse et froide pour calmer les abeilles : croyant à un incendie, en état de stress, elles n’attaquent plus mais au contraire se gavent de miel et se regroupent autour de la reine, préparant leur départ pour chercher une nouvelle “maison”. Beaucoup, en manque d’oxygène, sont paralysées, tombent inertes et peuvent mourir intoxiquées ou écrasées dans la manipulation de l’apiculteur. Si la fumée est trop chaude, leurs ailes peuvent même fondre.

Heureusement, les fumées utilisées doivent l’être avec parcimonie car elles pourraient risquer de donner un goût et une odeur au miel. De plus, en Europe, la loi interdisant les additifs dans le miel, l’enfumage ne peut donc pas contenir de produits toxiques qui se retrouveraient alors dans le miel et en interdirait la vente.

En conditions normales, lorsqu’une nouvelle reine est sur le point de naître, l’ancienne part avec sa cour pour aller fonder une nouvelle colonie, c’est l’essaimage. Mais ce déménagement d’une partie de la ruche fait chuter la production de miel, ce qui entrave la productivité. Pour éviter cela, certains apiculteurs vont jusqu’à couper les ailes de la reine, c’est ce qu’on appelle le clippage ou clipping, pour la confiner dans la ruche et ainsi éviter l’essaimage. D’autres subtilisent la reine ou la tuent, forçant ainsi la colonie à élever une nouvelle reine. C’est une pratique courante de tuer et remplacer artificiellement la reine tous les un ou deux ans, alors qu’elle vit en moyenne entre 5 et 7 ans.

Qui veut maîtriser les abeilles doit maîtriser la reine, et notamment son patrimoine génétique. Plusieurs techniques sont possibles pour élbee-in-flightever des reines dont on maîtrise le patrimoine génétique, comme l’insémination artificielle ou la production de reines multiples dans les ruches. Cette dernière technique consiste à introduire dans une ruche sans reine quelques dizaines d’alvéoles royales contenant en réalité des larves d’ouvrières pondues par la reine dont on veut reproduire le patrimoine génétique. Les abeilles, trompées mais qui ont désespérément besoin d’une nouvelle reine, vont toutes les nourrir de gelée royale et ainsi produire plusieurs dizaines de reines au même patrimoine génétique (plus productives et plus dociles par exemple). Celles-ci pourront dès lors être commercialisées : étiquetées, enfermées dans de petites boîtes, elles sont expédiées par courrier comme de la marchandise pour commencer de nouvelles colonies dans le monde entier.

Ce turn-over régulier des reines permet d’accroître la productivité de la ruche, mais la  sélection génétique a aussi son revers de la médaille : elle peut privilégier la docilité et le rendement des abeilles à leur pugnacité et leur résistance aux maladies, ce qui les rend potentiellement plus faibles aux menaces extérieures.

L’essaimage artificiel constitue une autre astuce des industriels du miel pour augmenter les rendements. Quand l’essaimage naturel dédouble une ruche très peuplée en deux, l’industriel en veut quatre pour remplacer les colonies perdues. Toutes les colonies sont donc morcelées. Oeufs, couvain et rayons de miel appartenant à des colonies différentes sont répartis en pièces détachées dans des ruches vides, forçant les abeilles à cohabiter. La plupart des reines meurent dans le processus, mais de nouvelles sont achetées et introduites dans ces colonies artificielles.

L’hiver des abeilles domestiques est souvent très rude. Dans certains cas, notamment dans les régions les plus froides, l’apiculteur peut trouver trop coûteux de garder l’essaim en vie après la Bee-USA-Migration62récolte du miel. En effet, l’hiver, les abeilles consomment et ne produisent rien. Certaines colonies peuvent être réunies, d’autres divisées et réparties, il faut en garder un minimum. Certaines, les plus faibles ou les moins rentables, peuvent être tout bonnement détruites par le feu ou gazées. Et les colonies restantes n’expérimentent pas toujours les conditions les plus optimales.

Car le miel qui devrait leur servir de nourriture pour passer l’hiver a souvent été récolté par l’apiculteur et remplacé par un substitut peu nourrissant et pauvre en nutriments, vitamines ou enzymes, comme du sirop de maïs ou d’autres recettes artisanales. Bien sûr, il existe des apiculteurs plus respectueux de leurs abeilles et qui s’assurent de leur laisser suffisamment de miel pour passer l’hiver, mais la pratique inverse est parfois encouragée dans les manuels d’apiculture. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas l’abeille qui profite du fruit de son laborieux travail, et pour cette raison elle peut souffrir de malnutrition, affaiblissant encore la population d’abeilles qui, déjà, ne cesse de décroître.

Une pratique en vogue : les ruchers nomades

Certains apiculteurs sillonnent les routes avec leurs ruches et déplacent les abeilles en fonction des floraisons pour créer des miels monofloraux : en Provence pour du miel de lavande, dans le Jura pour du miel de sapin, dans les Alpes pour du miel d’acacia ou de châtaignier… L’Amérique, du Nord comme du Sud, souffre particulièrement du déclin des pollinisateurs, car outre l’utilisation massive des produits phytosanitaires, des OGM et des monocultures importantes, l’introduction de l’abeille européenne a considérablement nui aux pollinisateurs indigènes, important avec elle le virus des ailes déformées, comme le constate une enquête de l’IPBES. Plus de 700 espèces d’abeilles sauvages sont en phase critique d’extinction. Dès lors, se développe outre-Atlantique une apiculture transhumante qui offre aux agriculteurs des services de pollinisation de leurs cultures, dont ceux-ci sont devenus dépendants. Il s’agit d’un véritable business, les prix de location de ces ruches nomades s’envolent, à tel point que le miel, pour environ 50% des apiculteurs, n’est plus qu’un sous-produit de son affaire.

Dans les deux cas, les voyages en camion sont de véritables épreuves pour les abeilles. Durant plusieurs jours, elles doivent supporter des conditions très difficiles : bruit assourdissant de la route, vibrations, chaleur excessive sans aération (c’est l’été), stress et claustrophobie. Les abeilles ne déféquant ni n’urinant pas dans la ruche, elles sont donc forcées de se retenir pendant des jours. Beaucoup d’abeilles, parfois des colonies entières succombent lors de cette épreuve, notamment parce que cette promiscuité favorise le développement des maladies et des parasites. D’ailleurs, ces abeilles d’élevages industriels sont fréquemment nourries à l’eau sucrée bourrée d’antibiotiques dans des tentatives souvent vaines d’éradiquer ces fléaux.

Miel bio et artisanal, la solution ?

Le miel, et a fortiori les autres produits de la ruche, ne sont pas véganes car comme les poules, les cochons ou les vaches, les abeilles sont élevées dans une logique productiviste, au détriment de leur bien-être et des écosystèmes. Elles sont nourries et protégées juste assez pour continuer à produire du miel pour nous ou assurer la pollinisation de nos cultures, avec peu de considérations pour leurs besoins. Mais existe-t-il un modèle alternatif qui pourrait continuer de nous offrir du miel en évitant toutes ces souffrances ? Ou du moins en les réduisant au maximum ?

Certains labels possèdent en effet un cahier des charges souvent plus contraignant pour l’apiculteur et plus respectueux des abeilles et de l’environnement. En agriculture biologique, la pratique du clippage est bannie, le nourrissement au miel est la règle et l’apiculteur doit laisser à la colonie des ressources suffisantes de miel pour passer l’hiver. Le label Nature et Progrès est, lui, encore plus poussé : il limite la taille des élevages, le nourrissement externe, la transhumance et oblige à élever des abeilles rustiques et locales. C’est cependant la bio-dynamie et le label Demeter qui offrent la certification la plus exigeante : le nourrissement y est autorisé uniquement en cas d’urgence, les ruches doivent être implantées de manière privilégiée dans des zones de flore sauvage et spontanée, l’élevage artificiel de reines est interdit, la récolte se fait sans enfumage, grâce à des techniques mécaniques… De plus, les études ont montré que l’agriculture biologique favorise la biodiversité et la pollinisation par les insectes (augmentation de 85 % du nombre de plantes).

Malgré ces labels et les guides de bonnes (ou de mauvaises) pratiques, celles-ci diffèrent bien entendu d’un apiculteur à l’autre, et son rapport à l’abeille ne sera pas le même si elle constitue son gagne-pain ou simplement une activité annexe en amateur. D’ailleurs, les initiatives de parrainage de ruches, ou d’installations chez les particuliers se multiplient, prétextant une aide à la biodiversité. Il faut prendre ces mesures avec des pincettes, car l’introduction d’abeilles domestiques dans un environnement qui ne les connaît pas peut s’avérer négatif pour la biodiversité. Alors pour agir près de chez soi, une des meilleures choses à faire est de préserver la diversité des plantes indigènes sauvages, d’éviter l’uniformisation des jardins d’agréments, de laisser des zones sauvages avec du trèfle, des légumineuses – très appréciées des pollinisateurs -, d’aménager des zones de nidification qui serviront aux abeilles sauvages indigènes mais aussi à tous les autres pollinisateurs, et surtout de supprimer l’utilisation de pesticides. Si installer une ruche est nécessaire, privilégier alors des abeilles d’espèces locales qui n’interféreront pas dans l’écosystème déjà bien rôdé.

Quelles alternatives au miel ?

Elles sont nombreuses aujourd’hui, toutes aussi variées que les différents miels. Les plus connues sont le sirop d’érable, intéressant sur le plan nutritionnel pour les antioxydants et les minéraux qu’il contient, le sirop d’agave, à la texture proche du miel liquide et son indice glycémique faible, la mélasse de nos amis anglo-saxons, riche en fer et vitamines B. On connaît moins le sirop de dattes (mais son impact écologique est plus important), la confiture de fleurs de pissenlit, mais aussi le sirop de maïs, de riz, d’orge, de blé… Comme le site PETA le dit : “[the bees] need [honey] for nourishment more than we need it for flavoring”.

Sarah Meurisse

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