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Postposed – Workshop pancakes et projection du documentaire Terr.a

ATTENTION – La projection du documentaire Terr.a n’aura pas lieu ce samedi 02 février et sera reportée. Les informations suivront

A l’occasion de la Chandeleur, les deux cellules bruxelloises d’EVA et de Végétik organisent conjointement une après-midi dégustation et découverte!

Le samedi 02 février :

11h : atelier crêpes, recette 100% végétales

14h30: projection du documentaire Terr.a , de Yann Arthus Bertrand

Adresse: Elzenhof – Kroonlaan 12, 1050 Ixelles

Plus d’information sur la page Facebook: https://www.facebook.com/events/385321448940694/?notif_t=event_calendar_create&notif_id=1546791055902634

Premier Atelier cuisine EASYVEGGIE à Bruxelles de 2019 !

EASY VEGGIE / Notre premier atelier cuisine EasyVeggie de 2019 aura lieu le 19 Janvier à Bruxelles !

Il se déroulera avec Emile-Victor, dans le quartier de Flagey.

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– Curry de légumes
– Masala de tomates
– Dhal
– Chapatis
– Riz au lait de coco

L’atelier EasyVeggie comprend le cours cuisine + dégustation du repas préparé le soir même.

Il se déroule de 19h à 22h.

Le tout est à 30 euros par personne.
L’inscription sera validée qu’une fois le payement effectué.

Envie d’y participer? Envoyez un email à vegetikbruxelles@outlook.com
Toutes les informations pratiques (adresse précise, modalités de payement) vous seront communiquées lors de votre inscription.

Un Noël végan avec Végétik et Thomas Vanhamme

Elodie, vice-présidente de Végétik, et Natacha responsable du magasin Végasme, ont participé à l’émission d’RTL TVI afin de promouvoir l’alimentation végétale et le mode de vie vegan. Des fêtes sans souffrance, c’est possible !

Conférence de Guillaume Corpard ( 08/12 Bruxelles )

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Venez nombreux à la conférence de Guillaume Corpard le 8 décembre ( auteur, musicien, réalisateur et conférencier.) Face à l’urgence climatique et à la souffrance endurée par les animaux, il fait l’honneur d’accepter l’invitation de DierAnimal afin de livrer des informations, sans jugement, avec humour/amour, à propos des Animaux, des Humains et de la Planète, de notre conditionnement et des solutions pour un monde meilleur. La conférence sera suivie d’un débat et d’une session question/réponses. Rendez-vous au théâtre Lumen, Chaussée de Boondael 32-36, 1050 Ixelles pour cette conférence « qui changera votre vie »! à 19h.

Les moutons rêvent-ils de laine synthétique ? 

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Arrêter la viande, le lait, les œufs, c’est faire le choix d’un mode de vie alternatif qui vise à respecter la vie animale, mais aussi à préserver la planète. Cette urgence éthique et écologique, nous la ressentons particulièrement lorsque l’on observe les méthodes des filières d’élevage industrielles extrêmement cruelles et dévastatrices pour les écosystèmes terrestres et aquatiques. L’élevage n’est bon ni pour les animaux (humains et non humains), ni pour la planète. Pourtant, souvent, il est moins aisé de faire le lien entre l’industrie de la viande et celle de la laine, car on a tendance à croire en une sorte d’accord tacite entre le mouton – qui fournit sa toison – et l’homme – qui, en échange, le nourrit et en prend soin. Or, et c’est l’objet de cet article, les conditions de vie des animaux auxquels on prélève de la laine ne sont pas des plus agréables, bien au contraire.

La laine de mouton

Comme toute branche de l’agriculture animale, l’industrie de la laine a pour objectif le profit et exploite l’animal comme une ressource générant du rendement. La laine peut dès lors soit être une source supplémentaire de profit lorsque les animaux sont élevés pour leur viande ou leur lait, soit être le produit principal de l’élevage. Dans un cas comme dans l’autre, les moutons finissent à l’abattoir dès qu’ils sont prêts à être mangés ou que leur rendement en lait ou laine décroît.

mouton-tonduAujourd’hui, le premier producteur de laine mérinos est l’Australie, qui tond plus de 70 millions de moutons chaque année pour produire 345 milles kilos de laine brute par 1 an . On se doute que les élevages sont à la hauteur de ces chiffres : énormes ! Ces animaux, destinés aux abattoirs, ne sont pas mieux traités que dans d’autres élevages et leurs conditions de vie et de tonte sont désastreuses, notamment à cause du mulesing. Il s’agit d’une pratique australienne destinée à éviter la prolifération des myiases, un type de mouche qui pond ses œufs dans les replis de peau des moutons mérinos 2, particulièrement fréquentes en raison du climat chaud, du manque d’hygiène des élevages et des toisons trop épaisses de ces moutons. Le mulesing consiste à découper à vif la chair du postérieur de l’animal ou à y fixer des pinces pour que celle-ci meure et tombe d’elle-même. Les deux procédés sont extrêmement douloureux pour l’animal et l’opération se fait la plupart du temps dans des conditions d’hygiène douteuses et sans aucune anesthésie ni analgésique. L’objectif est de recréer une peau plus lisse qui n’attirerait plus les mouches. Dans la pratique, la peau sanglante s’infecte souvent et est la proie des mouches, qui dévorent le mouton dans une lente agonie. Cruelle et inefficace, cette méthode continue d’être largement utilisée dans le pays qui exporte la plupart de la laine que nous consommons dans nos vêtements ou nos tapis, alors que des méthodes moins barbares et plus efficaces existent : laver les moutons régulièrement ou élever des races plus adaptées au climat.

Une enquête de PETA menée dans plus de 30 élevages en Australie et aux Etats-Unis a mis à jour l’extrême violence de la tonte des moutons : coups de poings, de pieds, de tondeuse ou même de marteau, les blessures occasionnées durant la tonte sont légion et recousues rapidement avec un fil et une aiguille, le tout sans anesthésie. Ce sont fréquemment des morceaux de peau, de mamelon, de queue ou d’oreilles qui sont sectionnés ou arrachés. Sans compter que dans leurs premières semaines, les agneaux voient leurs oreilles perforées et leurs queues coupées. Les mâles sont castrés à vif : soit leurs parties génitales sont coupées, soit on y attache un élastique qui coupe l’arrivée du sang pour qu’elles tombent d’elles-mêmes. Cette dernière est une des méthodes de castration les plus douloureuses, d’autant que si ça ne tombe pas assez vite pour le tondeur, il l’achève à la tondeuse. Chaque année, des centaines d’agneaux meurent de faim avant d’avoir atteint l’âge de deux mois, et des centaines d’autres, adultes, de maladies, de froid ou de négligence.

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gffddffgLorsque le rendement en laine des moutons commence à baisser : direction l’abattoir. Les moutons australiens sont en très large majorité exportés vivants pour être tués là où la main d’oeuvre est bon marché et où peu de mesures sont prises pour le bien-être animal : au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Chaque année, plus de [1] millions de moutons sont transportés, entassés vivants, dans d’énormes bateaux à l’hygiène déplorable où règnent les maladies. Ces voyages peuvent durer des jours, voire des semaines, et beaucoup de moutons supportent mal les chaleurs extrêmes, DSC04619tombent malades, sont piétinés, meurent même de faim, sans oublier les nombreux incidents où les animaux peuvent être maintenus en mer durant plusieurs semaines lorsque le bateau se voit refuser son accostage. La plupart seront finalement exécutés encore conscients, selon les règles Halal, alors que, paradoxalement, beaucoup d’abattoirs australiens possèdent la certification Halal et pourraient faire le travail, ce qui permettrait d’épargner aux moutons ce voyage inhumain.

Alors si on a l’habitude de penser que tondre un mouton, lui couper ses poils, est un geste indolore et même de bonté envers lui, on ne peut cacher qu’aujourd’hui, ce geste est lié à une industrie sanglante et cruelle, et qu’acheter de la laine, c’est soutenir ses méthodes.

Mais qu’en est-il de la laine « de chez nous » ? Car on pourrait arguer que la laine de nos vêtements vient de Belgique ou de nos voisins européens. Il faut cependant savoir que l’énorme majorité de la laine circulant chez nous vient des trois plus grands exportateurs mondiaux : l’Australie, la Chine et la Nouvelle-Zélande. A eux trois, ils totalisent presque 50 % de la production de laine vendue dans le monde, soit environ un milliard de tonnes par an. Le reste de la production vient d’Iran, d’Argentine ou du Royaume-Uni (chacun 503000 tonnes en 2005), ainsi que du Maroc, de Turquie, du Soudan, de Russie et d’Inde. La France produit moins de 5000 tonnes de laine par an, autant dire un poil sur un tapis persan ! De plus, les élevages mérinos sont en quantité infime en Belgique et on n’en trouve qu’une poignée dans le sud de la France. Votre pull en laine de mérinos made in France a dès lors statistiquement beaucoup de chances de contenir de la laine d’Australie, où la très grande majorité des élevages de moutons mérinos est concentrée.

L’argument écologique

Si l’argument éthique n’a pas déjà fini de vous convaincre, il faut savoir qu’entre l’élevage et les vêtements de laine traités à l’antimite, l’impact écologique de la production de laine est désastreux et menace à la fois les terres, l’air et l’eau. En effet, le purin généré par l’élevage du bétail et la fermentation intestinale de celui-ci ont largement contribué à l’augmentation des gaz à effet de serre des 250 dernières années, durant lesquelles la concentration de méthane a augmenté de 130 %. Aux Etats-Unis, cette production de méthane représente non moins d’un quart des émissions de méthane issues de l’agriculture. En Nouvelle-Zélande, on atteint les 90 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.

En outre, l’élevage intensif provoque un changement important de paysage, entraînant une désertification et une érosion des sols, comme c’est le cas en Patagonie, qui était le second producteur mondial de laine jusque dans les années 1950. Aujourd’hui, l’intensification agricole fait que l’érosion des sols, selon le gouvernement, menace 93 % des terres de la région. Le purin et les matières fécales n’entraînent pas seulement un appauvrissement des sols, mais aussi une contamination des cours d’eau sur place et en aval en nitrogène (présent dans les urines animales) et en phosphore. En effet, de nombreuses études du National Rivers Water Quality Network et des enquêtes des pouvoirs locaux néozélandais ont montré un niveau de contamination de l’eau supérieur aux niveaux de potabilité dans tous les relevés depuis 1994. Plus récemment, l’eau est même devenue impropre à la consommation du bétail dans certains endroits, à tel point que le Parti National néo-zélandais a même lancé un plan de décontamination pour autoriser à nouveau la baignade dans 90% des rivières d’ici 2040.

L’utilisation de produits chimiques, notamment des antiparasitaires pour les moutons, nuit également à l’environnement et tue la faune aquatique en aval des élevages. C’est le cas d’un incident survenu en Ecosse en 1995 où l’équivalent d’une tasse d’un insecticide pyréthrinoïde avait tué quelques 1200 poissons dans la rivière en aval du lieu de déversement.

Les autres types de laine

Même si le mouton constitue l’immense majorité du marché de la laine, d’autres animaux sont exploités pour leur poil, pour créer les textiles cachemire, angora, mohair et autres.

La chèvre angora, qui fournit le mohair, est généralement décornée une à deux semaines après sa naissance, à l’aide d’un fer chaud ou d’une pâte corrosive qui la fait se gratter à sang, peut lui brûler la peau et lui couler dans les yeux, causant une cécité. De même que les moutons, les mâles sont castrés sans anesthésie et la tonte est source des mêmes sévices. Mais contrairement à eux, ces chèvres ne possèdent pas de couche de graisse protectrice contre le froid. Dès lors, la tonte les prive de leur isolation thermique. Elles ont donc tendance à être très sensibles aux pluies et vents d’été et à tomber rapidement malades si elles ne sont pas mises à l’abri, ce qui est généralement le cas. Beaucoup meurent de pneumonie mais l’hypothermie et une nourriture inadaptée les rendent aussi sujettes à d’autres types de maux qui peuvent leur être fatals. Une fois leur rendement moindre, elles sont vendues pour leur fourrure ou tondues une dernière fois et vendues pour leur viande, dont le marché est de plus en plus friand.

Le cachemire, quant à lui, est traditionnellement récolté lorsque les chèvres cachemire perdent leur toison hivernale, en leur peignant le ventre. L’essentiel de la production vient aujourd’hui de Chine et de Mongolie et la méthode de récolte à la main s’est raréfiée car elle demande plus de temps et d’effort. Les chèvres sont tondues, ce qui est source de stress et de souffrance puisque, là encore, elles sont privées de leur isolation contre le froid des hauts plateaux.

Il est également indispensable de mentionner ici le cas du lapin angora, dont l’élevage est particulièrement épouvantable. La laine angora, très connue pour son agréable douceur, provient du lapin angora dont les très longs poils sont dus à une mutation génétique qui leur vaut d’être exploités dans des élevages pour l’industrie du luxe. L’enquête de 2013

Alors si après la lecture de ces quelques lignes vos chaussettes vous grattent ou votre pull vous démange, sachez qu’il est possible de les remplacer par une panoplie d’autres tissus chauds, doux et élégants qui ne sont pas faits de laine. Des alternatives éthiques et écologiques existent déjà, des matériaux véganes et éco-friendly se développent encore et demandent à être soutenus pour être produits à plus grande échelle. Et si vous avez décidé de vous débarrasser de toute laine et ne savez que faire de vos piles de pulls en poil de mouton ou d’angora, sachez que certains refuges pour animaux les récupèrent pour le confort de leurs pensionnaires.

Quels matériaux alternatifs ?

Les fibres synthétiques sont les plus abordables, elles remplacent avantageusement la laine car elles sont chaudes, mais leur coût environnemental est important. Pour le diminuer, vous pouvez opter également pour des fibres synthétiques recyclées ou recyclables (les marques Amaboomi, Patagonia ou Quechua en proposent), comme le nylon ou le polyester, ou encore pour des fibres mixtes (naturelles – soja, bambou – mais transformées chimiquement pour obtenir notamment de la viscose). Les textiles les plus respectueux de l’environnement et des animaux sont ceux issus de la culture de l’ortie, du chanvre et du lin[2](voir la marque La révolution textile), ou encore le pakucho, une « laine » de coton du Pérou qui, même s’il vient de loin, est un coton obtenu sans pesticides et récolté à la main. Dans tous les cas, choisissez de préférence des textiles labellisés : Ecocert, Ecolabel, Oeko-Tex standard, GOTS, IMO, EKO Skal, BioRe… Sachez également que certaines marques ont banni l’angora, comme H&M, Calvin Klein ou Tommy Hilfiger, sans pour autant être éthiques sur d’autres aspects de leur production. Mais n’hésitez pas non plus à arpenter les friperies pour donner une seconde vie aux textiles qui, même s’ils ne sont pas éthiques, ne généreront du moins pas de revenus pour l’industrie qui les aura produits.

Après ce bref aperçu des conditions de production de la laine chez nous et dans le monde, il est incontestable que celles-ci sont terriblement violentes à l’encontre des animaux, se soldant généralement par la mort de ceux-ci. En outre, l’élevage, même lainier, est souvent loin d’être soutenable pour l’environnement. Il n’y a donc plus de raison de continuer à supporter une industrie barbare qui tue des millions de moutons, de chèvres, de lapins, d’antilopes, de lamas… chaque année. En arrêtant d’acheter de la laine, c’est l’industrie lainière que vous boycottez, des millions d’animaux que vous sauvez, et notre écosystème que vous préservez.

Sarah Meurisse

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1) Chiffres issus de l’article d’AFP dans L ibération du 6 mars 2018 « En Australie, la tonte des moutons n’est plus seulement un métier masculin »

www.liberation.fr/planete/2018/03/06/en-australie-la-tonte-des-moutons-n-est-plus-seulement-un-metiermasculin_1634102

2) Le mouton mérinos est la star de l’élevage lainier, sa peau naturellement ridée et pleine de replis signifiant naturellement plus de laine par mouton. Domestiqué en Australie, il a subi au fil des siècles des sélections génétiques qui lui valent aujourd’hui de produire beaucoup plus de laine que nécessaire. Dans un climat chaud tel que celui de l’Australie, les malaises, évanouissements et même morts de chaleur sont fréquents.

3 ) menée par PETA en Chine (90 % de la production mondiale de laine angora), puis celle

4) de 2016 menée par One Voice en France ont révélé l’envergure des sévices envers ces lapins. Ceux-ci vivent entre deux et cinq ans avant que leur rendement ne diminue et qu’ils soient tués pour leur viande ou purement et simplement brûlés. Durant ces quelques années, ils sont entièrement épilés tous les trois mois environ, dans d’atroces souffrances et des cris de douleurs difficilement imaginables pour un animal qu’on entend généralement peu. Ces animaux, extrêmement craintifs, ont pour nature de détaler à chaque danger potentiel. Le simple fait d’être attachés sans pouvoir bouger est déjà une source de stress énorme et certains développent des problèmes cardiaques. Même si la tonte peut être pratiquée, notamment en Allemagne, l’épilation reste beaucoup plus répandue car c’est un must en matière de qualité de laine. Les lapins, eux, ont beaucoup de mal à s’en remettre et restent généralement sans bouger, isolés dans leurs cages, sous le choc et souvent blessés par l’opération qui a tendance à arracher la peau en même temps que les poils. Au froid, seuls, ces animaux très sociaux ont tendance à développer des psychoses notamment parce qu’ils ne peuvent exercer leurs instincts : creuser, sauter, courir ou se laver. Les plus chanceux d’entre eux sont probablement les milliers de mâles des grands élevages qui sont tués à la naissance, puisqu’ils produisent moins de laine que les femelles.

5) https://headlines.peta.org/humane-angora-farms-china-audit/

6 ) pour aller plus loin : https://one-voice.fr/fr/nos-combats/mode/angora/explication.html

[7] https://www.planetoscope.com/matieres-premieres/1181-production-mondiale-de-laine.html

[8 Pour aller plus loin : http://www.veganpaysbasque.org/comment-shabiller-ethique/

Miel : les essaims de la colère

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Culturellement, le miel est un produit dont on dit toutes sortes de belles choses. Découvert par l’homme dès la préhistoire, il est associé à la douceur, au luxe, au réconfort au coeur de l’hiver. “Rosée céleste” dans l’Antiquité, nourriture des dieux, usage médicinal et cosmétique millénaire, tout nous prédispose à l’adorer ! Et aujourd’hui plus que tout, sa consommation et celle d’autres produits de la ruche sont de plus en plus plébiscitées grâce à leurs vertus thérapeutiques “miracles” et l’envie d’un retour au naturel qui se généralise. A cela s’ajoute le combat actuel contre les néonicotinoïdes, ces insecticides violents qui déciment les populations d’abeilles domestiques et qui donnent à beaucoup l’envie de soutenir les abeilles en encourageant la production de miel.

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Qui est l’abeille ?

L’image de l’abeille véhiculée dans nos sociétés aujourd’hui, notamment via les médias ou l’éducation, est celle d’une abeille domestique, sociale, et qui produit du miel. La réalité est en vérité beaucoup plus riche. On estime qu’il y aurait entre 20 000 et 30 000 espèces d’abeilles différentes dans le monde, dont environ 2000 en Europe. Environ 80 % de ces abeilles sont sauvages et solitaires, ne produisent pas de miel ou très peu, et vivent parfois en petits groupes mais pas en colonies. Parmi les espèces sociales, certaines produisent du miel, dont la plus connue est l’Apis Mellifera, ou abeille mellifère. C’est notre abeille domestique qui vit en colonie. Malgré des différences de mode de vie, toutes sont des insectes pollinisateurs, qui se nourrissent du nectar des fleurs et, à l’occasion, transportent leur pollen de fleur en fleur, permettant ainsi leur reproduction.

Quel est son rôle dans nos écosystèmes ?

L’abeille, quelle que soit son espèce, pollinise. Mais le mérite ne lui revient pas à elle seule, d’autres insectes embrassent la même fonction (papillons, mouches, bourdons, punaises, …) mais aussi certaines chauves-souris ou oiseaux (colibris). Ils assurent environ 80 % de la pollinisation, le reste étant permis par le vent. On considère qu’un tiers de notre alimentation aujourd’hui provient de cultures fécondées par ces pollinisateurs. D’ailleurs, en 2005, la valeur économique de la pollinisation avait été estimée à 153 milliards d’Euros dans le monde. On peut donc dire que leur déclin annoncé aujourd’hui est extrêmement problématique pour la survie de l’agriculture humaine, mais aussi pour la biodiversité, puisque des milliers d’autres plantes et fleurs non cultivées dépendent aussi des pollinisateurs.

Mais pourquoi les insectes pollinisateurs disparaissent-ils ?

Il est encore assez difficile de quantifier la disparition de ces insectes de façon globale, mais on peut estimer l’ampleur de problème en observant l’activité des apiculteurs. On sait par exemple qu’en France, 30 % des colonies disparaissent chaque année, et qu’en 10 ans, 15 000 apiculteurs ont dû arrêter leur activité. Les ruches, aujourd’hui, ne se renouvellent plus d’elles-mêmes. C’est ce qu’on appelle le CCD (pour Colony Collapse Disorder), ou syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

Les raisons en sont multiples. On peut mentionner le fameux frelon asiatique, le varroa (un parasite), ou encore le nosema (un champignon), mais ces raisons pèsent peu en comparaison du poids des pesticides et des engrais qui détruisent le milieu de vie des pollinisateurs et s’attaquent, dans le cas des fameux néonicotinoïdes, au système nerveux central des abeilles, rendant celles-ci de plus en plus faibles face aux autres menaces. Même si on voit que la mobilisation pour la protection des pollinisateurs prend de l’importance, l’urgence est bien réelle si l’on veut éviter les dégâts, comme dans certaines régions de Chine, où l’utilisation effrénée de pesticides dans les années 1980 a complètement éradiqué les espèces pollinisatrices. C’est aux hommes, aujourd’hui, de polliniser à la main leurs vergers.

Et le miel, dans tout ça ?

Nous l’avons vu, le miel n’est produit que par peu d’espèces d’abeilles, parmi lesquelles l’abeille mellifère, une des plus grosses productrices de miel, élevée et sélectionnée depuis des générations en vue de nous procurer toujours plus de ce délicieux aliment. On s’en doute, à la base, si elles produisent du miel, ce n’est pas pour nous. Mais à quoi sert-il alors ? Lorsqu’elle butine, l’abeille collecte le nectar des fleurs, une substance sucrée. Une fois de retour à la ruche, elle transmet ce nectar à d’autres abeilles qui vont le transformer, en le mélangeant à de la salive et des enzymes et, à force de régurgitations, en une substance très sucrée, débarrassée de la plupart de son eau et qui pourra maturer ensuite dans les rayons de la ruche, pour devenir le précieux miel. Il servira à alimenter la ruche tout au long de l’année, et particulièrement en hiver. Une seule abeille peut visiter jusqu’à 10 000 fleurs par jour, ce qui lui permet de produire, sur la durée de sa vie (5 à 6 mois), l’équivalent d’une cuillère à café de miel.

L’abeille ne se nourrit pas que de miel, mais également de pollen, riche en protéines, vitamines et minéraux. Sa forte pilosité fait d’elle une transporteuse hors pair du pollen de fleur en fleur, mais aussi jusqu’à la ruche, où il sert à nourrir les larves, le couvain plus âgé et les nourrices qui produisent la gelée royale.

Cette dernière est également exploitée et commercialisée. Dans la ruche, la gelée royale sert à nourrir les larves jusqu’au deuxième jour puis, comme son nom l’indique, exclusivement les reines en cours de développement. Cette nourriture contrôlerait probablement les ovaires des abeilles qui s’en nourrissent. On attribue beaucoup de bienfaits à la consommation de la gelée royale (contre l’arthrite, maladies rénales, fractures, favoriser la perte de poids…) mais d’après la EFSA et la FDA, aucun bénéfice n’a jamais été démontré sur la santé humaine, si bien que les produits qui en contiennent ne peuvent aujourd’hui plus en faire la publicité.

La propolis, fabriquée par les abeilles à partir de résine végétale, est utilisée dans la ruche comme mortier et anti infectieux pour assainir la ruche. Elle est utilisée aussi par l’homme pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes, propriétés considérées comme infondées par l’Europe.

th (1)La cire d’abeille est issue de la “sueur” des abeilles, qui mélangent ce liquide avec du pollen et la mastiquent pour qu’elle se transforme en une substance opaque utilisée pour construire la structure alvéolaire de la ruche. Elle est utilisée comme additif alimentaire autorisé par les autorités sanitaires, mais aussi dans certains produits d’entretien, des cosmétiques ou la fabrication de bougies.

Pourquoi les véganes ne consomment-ils pas de miel ?

Une fois ces jalons posés, nous pouvons nous interroger sur l’impact écologique de l’apiculture. Car de prime abord, on peut penser que si nous continuons de consommer du miel, nous rendons nécessaire le maintien en vie de millions de ruches et donc d’abeilles, ce qui aurait un impact forcément positif sur l’environnement et nos écosystèmes. Or la survie de l’abeille domestique seule ne peut pas constituer une réponse adéquate. Bien plus, sa propagation pourrait même être une menace pour les autres pollinisateurs sauvages.

En effet, les plantes des différents écosystèmes locaux bénéficient d’une communauté de pollinisateurs sauvages complètement adaptés au fil des siècles et qui ont pu perpétuer leur renouvellement, jusqu’à l’introduction artificielle de l’abeille domestique. Celle-ci, sélectionnée pour ses performances, entre en compétition avec les pollinisateurs indigènes, et souvent pour des ressources qui se raréfient. Les abeilles domestiques butinent en effet sur un plus grand rayon, et plus tôt le matin, occupant ainsi un territoire au détriment des autres pollinisateurs qui risquent dès lors de s’éteindre d’autant plus vite, touchés eux aussi par les mêmes dangers (insecticides, destruction de leur milieu de vie…) mais sans bénéficier du renouvellement artificiel de l’abeille mellifère. Or cette dernière, seule, ne peut assurer la pollinisation de toutes les plantes à fleurs car il existe une sorte d’adéquation entre plante et pollinisateur. Toutes ne sont pas visitées par les mêmes insectes. Si certains sont plutôt polyvalents, d’autres sont spécialisés en un nombre réduit de plantes en fonction de leur morphologie, de la taille de leur langue ou trompe, etc. Bref, “La diversité a besoin de la diversité” et il est nécessaire de maintenir autant que possible les pollinisateurs sauvages.

Mais si l’abeille domestique ainsi présentée peut sembler être l’ennemie de la diversité de la faune pollinisatrice sauvage, elle n’en est pas moins victime de la violence d’une industrialisation massive du secteur apicole. Car on s’en doute, l’abeille n’a pas vocation à partager son miel, à tel point qu’elle est prête à mourir pour le protéger. La question éthique est, comme nous allons le voir, un élément majeur qui pèse dans la décision des véganes de ne pas consommer de produits de la ruche. En effet, le stress, la malnutrition, les conditions de vie artificielles et souvent cruelles imposées à ces insectes rendent les colonies beaucoup plus vulnérables aux menaces phytosanitaires et autres maladies.

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D’après l’association américaine Cook-DuPage Beekeepers, l’homme utilise le miel depuis environ 15.000 avant notre ère, mais ce n’est qu’au XXe siècle qu’on industrialise son exploitation, compromettant dès lors le bien-être des insectes. Une méthode millénaire de récolte du miel est encore utilisée aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle l’enfumage. Les 60 à 80 000 abeilles d’une ruche peuvent en effet se montrer agressives pour défendre leur territoire et leur récolte. L’enfumage consiste à souffler une fumée épaisse et froide pour calmer les abeilles : croyant à un incendie, en état de stress, elles n’attaquent plus mais au contraire se gavent de miel et se regroupent autour de la reine, préparant leur départ pour chercher une nouvelle “maison”. Beaucoup, en manque d’oxygène, sont paralysées, tombent inertes et peuvent mourir intoxiquées ou écrasées dans la manipulation de l’apiculteur. Si la fumée est trop chaude, leurs ailes peuvent même fondre.

Heureusement, les fumées utilisées doivent l’être avec parcimonie car elles pourraient risquer de donner un goût et une odeur au miel. De plus, en Europe, la loi interdisant les additifs dans le miel, l’enfumage ne peut donc pas contenir de produits toxiques qui se retrouveraient alors dans le miel et en interdirait la vente.

En conditions normales, lorsqu’une nouvelle reine est sur le point de naître, l’ancienne part avec sa cour pour aller fonder une nouvelle colonie, c’est l’essaimage. Mais ce déménagement d’une partie de la ruche fait chuter la production de miel, ce qui entrave la productivité. Pour éviter cela, certains apiculteurs vont jusqu’à couper les ailes de la reine, c’est ce qu’on appelle le clippage ou clipping, pour la confiner dans la ruche et ainsi éviter l’essaimage. D’autres subtilisent la reine ou la tuent, forçant ainsi la colonie à élever une nouvelle reine. C’est une pratique courante de tuer et remplacer artificiellement la reine tous les un ou deux ans, alors qu’elle vit en moyenne entre 5 et 7 ans.

Qui veut maîtriser les abeilles doit maîtriser la reine, et notamment son patrimoine génétique. Plusieurs techniques sont possibles pour élbee-in-flightever des reines dont on maîtrise le patrimoine génétique, comme l’insémination artificielle ou la production de reines multiples dans les ruches. Cette dernière technique consiste à introduire dans une ruche sans reine quelques dizaines d’alvéoles royales contenant en réalité des larves d’ouvrières pondues par la reine dont on veut reproduire le patrimoine génétique. Les abeilles, trompées mais qui ont désespérément besoin d’une nouvelle reine, vont toutes les nourrir de gelée royale et ainsi produire plusieurs dizaines de reines au même patrimoine génétique (plus productives et plus dociles par exemple). Celles-ci pourront dès lors être commercialisées : étiquetées, enfermées dans de petites boîtes, elles sont expédiées par courrier comme de la marchandise pour commencer de nouvelles colonies dans le monde entier.

Ce turn-over régulier des reines permet d’accroître la productivité de la ruche, mais la  sélection génétique a aussi son revers de la médaille : elle peut privilégier la docilité et le rendement des abeilles à leur pugnacité et leur résistance aux maladies, ce qui les rend potentiellement plus faibles aux menaces extérieures.

L’essaimage artificiel constitue une autre astuce des industriels du miel pour augmenter les rendements. Quand l’essaimage naturel dédouble une ruche très peuplée en deux, l’industriel en veut quatre pour remplacer les colonies perdues. Toutes les colonies sont donc morcelées. Oeufs, couvain et rayons de miel appartenant à des colonies différentes sont répartis en pièces détachées dans des ruches vides, forçant les abeilles à cohabiter. La plupart des reines meurent dans le processus, mais de nouvelles sont achetées et introduites dans ces colonies artificielles.

L’hiver des abeilles domestiques est souvent très rude. Dans certains cas, notamment dans les régions les plus froides, l’apiculteur peut trouver trop coûteux de garder l’essaim en vie après la Bee-USA-Migration62récolte du miel. En effet, l’hiver, les abeilles consomment et ne produisent rien. Certaines colonies peuvent être réunies, d’autres divisées et réparties, il faut en garder un minimum. Certaines, les plus faibles ou les moins rentables, peuvent être tout bonnement détruites par le feu ou gazées. Et les colonies restantes n’expérimentent pas toujours les conditions les plus optimales.

Car le miel qui devrait leur servir de nourriture pour passer l’hiver a souvent été récolté par l’apiculteur et remplacé par un substitut peu nourrissant et pauvre en nutriments, vitamines ou enzymes, comme du sirop de maïs ou d’autres recettes artisanales. Bien sûr, il existe des apiculteurs plus respectueux de leurs abeilles et qui s’assurent de leur laisser suffisamment de miel pour passer l’hiver, mais la pratique inverse est parfois encouragée dans les manuels d’apiculture. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas l’abeille qui profite du fruit de son laborieux travail, et pour cette raison elle peut souffrir de malnutrition, affaiblissant encore la population d’abeilles qui, déjà, ne cesse de décroître.

Une pratique en vogue : les ruchers nomades

Certains apiculteurs sillonnent les routes avec leurs ruches et déplacent les abeilles en fonction des floraisons pour créer des miels monofloraux : en Provence pour du miel de lavande, dans le Jura pour du miel de sapin, dans les Alpes pour du miel d’acacia ou de châtaignier… L’Amérique, du Nord comme du Sud, souffre particulièrement du déclin des pollinisateurs, car outre l’utilisation massive des produits phytosanitaires, des OGM et des monocultures importantes, l’introduction de l’abeille européenne a considérablement nui aux pollinisateurs indigènes, important avec elle le virus des ailes déformées, comme le constate une enquête de l’IPBES. Plus de 700 espèces d’abeilles sauvages sont en phase critique d’extinction. Dès lors, se développe outre-Atlantique une apiculture transhumante qui offre aux agriculteurs des services de pollinisation de leurs cultures, dont ceux-ci sont devenus dépendants. Il s’agit d’un véritable business, les prix de location de ces ruches nomades s’envolent, à tel point que le miel, pour environ 50% des apiculteurs, n’est plus qu’un sous-produit de son affaire.

Dans les deux cas, les voyages en camion sont de véritables épreuves pour les abeilles. Durant plusieurs jours, elles doivent supporter des conditions très difficiles : bruit assourdissant de la route, vibrations, chaleur excessive sans aération (c’est l’été), stress et claustrophobie. Les abeilles ne déféquant ni n’urinant pas dans la ruche, elles sont donc forcées de se retenir pendant des jours. Beaucoup d’abeilles, parfois des colonies entières succombent lors de cette épreuve, notamment parce que cette promiscuité favorise le développement des maladies et des parasites. D’ailleurs, ces abeilles d’élevages industriels sont fréquemment nourries à l’eau sucrée bourrée d’antibiotiques dans des tentatives souvent vaines d’éradiquer ces fléaux.

Miel bio et artisanal, la solution ?

Le miel, et a fortiori les autres produits de la ruche, ne sont pas véganes car comme les poules, les cochons ou les vaches, les abeilles sont élevées dans une logique productiviste, au détriment de leur bien-être et des écosystèmes. Elles sont nourries et protégées juste assez pour continuer à produire du miel pour nous ou assurer la pollinisation de nos cultures, avec peu de considérations pour leurs besoins. Mais existe-t-il un modèle alternatif qui pourrait continuer de nous offrir du miel en évitant toutes ces souffrances ? Ou du moins en les réduisant au maximum ?

Certains labels possèdent en effet un cahier des charges souvent plus contraignant pour l’apiculteur et plus respectueux des abeilles et de l’environnement. En agriculture biologique, la pratique du clippage est bannie, le nourrissement au miel est la règle et l’apiculteur doit laisser à la colonie des ressources suffisantes de miel pour passer l’hiver. Le label Nature et Progrès est, lui, encore plus poussé : il limite la taille des élevages, le nourrissement externe, la transhumance et oblige à élever des abeilles rustiques et locales. C’est cependant la bio-dynamie et le label Demeter qui offrent la certification la plus exigeante : le nourrissement y est autorisé uniquement en cas d’urgence, les ruches doivent être implantées de manière privilégiée dans des zones de flore sauvage et spontanée, l’élevage artificiel de reines est interdit, la récolte se fait sans enfumage, grâce à des techniques mécaniques… De plus, les études ont montré que l’agriculture biologique favorise la biodiversité et la pollinisation par les insectes (augmentation de 85 % du nombre de plantes).

Malgré ces labels et les guides de bonnes (ou de mauvaises) pratiques, celles-ci diffèrent bien entendu d’un apiculteur à l’autre, et son rapport à l’abeille ne sera pas le même si elle constitue son gagne-pain ou simplement une activité annexe en amateur. D’ailleurs, les initiatives de parrainage de ruches, ou d’installations chez les particuliers se multiplient, prétextant une aide à la biodiversité. Il faut prendre ces mesures avec des pincettes, car l’introduction d’abeilles domestiques dans un environnement qui ne les connaît pas peut s’avérer négatif pour la biodiversité. Alors pour agir près de chez soi, une des meilleures choses à faire est de préserver la diversité des plantes indigènes sauvages, d’éviter l’uniformisation des jardins d’agréments, de laisser des zones sauvages avec du trèfle, des légumineuses – très appréciées des pollinisateurs -, d’aménager des zones de nidification qui serviront aux abeilles sauvages indigènes mais aussi à tous les autres pollinisateurs, et surtout de supprimer l’utilisation de pesticides. Si installer une ruche est nécessaire, privilégier alors des abeilles d’espèces locales qui n’interféreront pas dans l’écosystème déjà bien rôdé.

Quelles alternatives au miel ?

Elles sont nombreuses aujourd’hui, toutes aussi variées que les différents miels. Les plus connues sont le sirop d’érable, intéressant sur le plan nutritionnel pour les antioxydants et les minéraux qu’il contient, le sirop d’agave, à la texture proche du miel liquide et son indice glycémique faible, la mélasse de nos amis anglo-saxons, riche en fer et vitamines B. On connaît moins le sirop de dattes (mais son impact écologique est plus important), la confiture de fleurs de pissenlit, mais aussi le sirop de maïs, de riz, d’orge, de blé… Comme le site PETA le dit : “[the bees] need [honey] for nourishment more than we need it for flavoring”.

Sarah Meurisse

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L’action steack-frites lancée par le ministre de l’Agriculture est difficile à digérer !

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Que le ministre de l’Agriculture Wallonne fasse la promotion de la viande bovine à travers la semaine du steak frite salade, cela ne devrait plus nous étonner, car il défend ce pré carré électoral depuis longtemps. Mais que cette campagne publicitaire destinée à relancer la vente de Blanc bleu soit en partie financée par nos impôts, là je dirais que le bât blesse légèrement. En effet l’APAQ-W, aux commandes de cette action médiatique est subventionnée à 60% avec nos sous, mais ses missions sont choisies par un comité dont la majorité sont des éleveurs. Les habitants de ce pays mangent 2 fois trop de viande selon le conseil supérieur de la santé et les conséquences sanitaires sont connues : augmentation des cas de diabète, d’obésité, de maladies cardiaques … Donc on a un ministre de l’agriculture qui a été président de l’Association de Défense des Producteurs laitiers qui continue de jouer son rôle de promoteur du « Tout à la Bidoche » pour faire plaisir à ses petits copains éleveurs en pleine crise sanitaire et environnementale liée en partie à la surconsommation de viande. Pour plaire à un électorat qui représente 1% de la population on diffuse des contrevérités au détriment de la santé de 99% des Wallons ! Le tout avec notre argent ! Bouffez du Steak braves gens 😉

Le nom de domaine de la société remplaçant Veviba a été détourné provisoirement vers le site Taxe on meat

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Quelle surprise pour Végétik de découvrir qu’un petit malin avait acheté le domaine Qualibeef.be et l’avait redirigé sur son site Taxonmeat.be.  Par cette manœuvre cet internaute a devancé la société Veviba qui cherche à faire oublier ses déboires judiciaires.

La famille Verbist propriétaire de cette société devenue tristement célèbre pour avoir vendu de la viande avariée et triché sur l’étiquetage des viandes tente un retour en force dans ce dossier. Elle a créé une nouvelle société avec pour nouveau nom Qualibeef (là on rigole doucement tellement c’est gros). Pour éviter les critiques, ils se sont retirés du management mais ils restent les actionnaires et donc les bénéficiaires. Bref ils sont toujours à la manœuvre qu’on le veuille ou non.

De l’enfumage de première qualité, ces gens qui ont joué avec la vie de nos concitoyens et qui ont entraîné dans cette fraude massive plus de 70 employés devraient se retrouver derrière les barreaux. On devrait en plus les obliger à dédommager tous les gens qui ont souffert économiquement de ce scandale parce que là, c’est le contribuable qui va encore casquer.

Nous félicitons ce petit malin qui par cette action permet de mettre en lumière une proposition qui vient du Danemark. Vu l’impact des élevages sur l’environnement et la santé, ne devrions-nous pas taxer la viande. Après tout le tabac est bien surtaxé pour son rôle d’agent cancérogène or l’OMS a classé toutes les charcuteries dans la catégorie des cancérogènes avérés au même titre que le tabac et l’amiante et la viande rouge que vend Veviba est classée cancérogène probable (comprenez que la science a encore un léger doute)

De plus l’élevage est surreprésenté au niveau des activités agricoles de Wallonie,  80% des agriculteurs sont éleveurs et fournissent au marché intérieur de la viande à bas prix qui incite les consommateurs à en consommer quotidiennement. C’est là, une des causes de l’accroissement des maladies chroniques dans notre pays cela représente un gaspillage d’argent considérable pour la collectivité ( 1) ( Diabète de type 2 , cancer du côlon , hypertension, obésité, maladie cardiovasculaire  ).

De plus les bovins sont les premiers responsables des émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture, un secteur qui envoie dans l’atmosphère plus de ces gaz que l’ensembles des moyens de transports.

Ne devons aussi parler de la pollution de l’eau et de nos poumons par les nitrates et le tableau sera complet.

Donc si on veut diminuer par deux la consommation de viande par deux comme le souhaite le conseil supérieur de la santé Belge ne devrait-t-on pas taxer la viande pour en faire un aliment occasionnel. Ou encore plus simplement cessons de subventionner ce secteur, un élevage reçoit en moyenne 30% de ses revenus des contribuables mais il faut ajouter les subventions utilisées pour aider les producteurs d’aliment pour le bétail qui représente 60% des coûts de production de l’éleveur (dans le secteur porcin).  De cette manière, les revenus des éleveurs proviennent, à quasi 50%, des contribuables qui paient aussi les dégâts des crises alimentaires, l’afsca et l’Apaq-W et une veille sanitaire de chaque instant qui nous l’avons vu à travers ce scandale ne fonctionne pas très bien.

Alors quand est-ce qu’on taxe la viande ?

  • 1 OMS/FAO, Diet, Nutrition and the prevention of chronic diseases, 2002

Quels sont les liens entre le féminisme et le véganisme ?

Introduction :

D’une manière générale, il n’est jamais facile de soutenir une opinion minoritaire, ni même une idée contraire à la culture dominante. Alors que d’une part les féministe ont droits aux commentaires « mais bon quand même vous n’êtes pas une de celles qui militent les seins nus ?», les végétariens doivent sans arrêt se justifier sur leur santé ou leur amour pour les animaux.

Dans notre société patriarcale, le pouvoir de l’homme sur la femme est bien ancré de même que l’habitude de manger des animaux. C’est inconscient, mais c’est comme ça, l’ordre des choses est de tuer les animaux, ainsi que de penser que les hommes sont plus forts que les femmes.

Donc, pour le comprendre et en prendre conscience il faut procéder à la déconstruction du discours dominant. Dès lors, être féministe ainsi qu’être végane revient à se dresser contre l’ordre établi, à remettre en cause toute discrimination, toute violence et oppression. vegan

Féminisme et véganisme sont alors tous deux vus comme des attaques à l’ordre naturel des choses, aux traditions, ce qui peut susciter des réactions assez violentes.

Féminisme et véganisme se rejoignent sur un point, l’un comme l’autre cherchent un idéal de justice. D’une manière générale, les mouvements féministes s’opposent à la misogynie et à la domination patriarcale (donc celle des hommes sur les femmes). Les véganes, anti-spécistes, rejettent l’exploitation animale.
Oppression, domination, objectivation des femmes d’une part, des animaux de l’autre part, ces luttes ne s’entrecroisent pas forcément de manière évidente, et pourtant des liens existent. Tout cela va nous conduire à réfléchir sur les rapports de domination et l’idéal de justice sociale.

Lors de dîners de famille, combien de fois n’ai-je pas entendu cette phrase : « Mais bon ton frère lui il a besoin de viande. » Et oui, même si on prépare un délicieux repas végane, vous savez, les hommes ont besoin de leur morceau de chair. Donc, dans l’imaginaire social, tout porte à croire que la viande est nécessaire aux hommes. En effet, symbole de force physique, les hommes sont forts, en tout cas se doivent de l’être, donc ils ont besoin de viande.

Souvent associée à la virilité la consommation de viande est symbole de masculinité, mais aussi de pouvoir sur le corps à l’instar du pouvoir des hommes sur le corps des femmes. En effet, deux enjeux sont soulevés par le véganisme et le féminisme : la préoccupation pour le bien-être animal et la justice pour les femmes. Le combat devient alors politique et les luttes convergent. L’idée est donc de s’attarder sur le concept de violence et de comprendre les liens entre la violence patriarcale et la violence faite aux animaux.

9781441173287Pour cela, un ouvrage particulièrement intéressant est celui de Carol J. Adams, “La politique sexuelle de la viande” qui nous servira de fil conducteur. Cette théorie critique féministe végétarienne est essentielle pour comprendre les liens entre la domination masculine et la consommation de viande.

Un premier problème se pose, historiquement, si un groupe d’humains dispose de peu de viande, elle sera distribuée aux hommes, et pour les femmes il restera les légumes. Cela suit la même idée qu’au début de l’article, les hommes en ont besoin, ce qui explique que le véganisme est plus facilement accessible aux femmes et assimilé à la féminité. La viande est donc une denrée pour les hommes, symbole de leur pouvoir sur les femmes.

Comme le souligne Carol J. Adams, il y a donc un lien entre consommation de viande et identité masculine. Les hommes sont les as des barbecues, puis dans la société, l’idée que consommer les muscles d’un autre animal nous procure de la force est bien ancrée. Dès lors c’est en consommant de la viande que nous acquérons les attributs de la masculinité.

En suivant cette idée, nous constatons que les légumes et tout ce qui touche au monde végétal sont alors associés à la féminité, et en conséquence à la passivité. Alors que “végétable” signifiait vivant, actif, depuis qu’il est lié à la femme il a changé de sens. Dès lors nous comprenons la difficulté pour les hommes à se tourner vers le végétarisme en ce qu’il s’oppose à une part de leur rôle masculin.

De plus, le processus de création de la viande implique littéralement un démembrement de l’animal c’est-à-dire une séparation affective et intellectuelle avec son envie de vivre. Donc ce processus va rendre l’animal absent, lors de sa consommation il est devenu viande. L’animal vivant est devenu cadavre, mais l’utilisation du terme viande permet de faire appel à un imaginaire gastronomique, laissant aux oubliettes l’animal démembré pour le rendre consommable. L’animal vivant est donc le référent absent.

Mais quel est le lien avec la violence faite aux femmes ? Pour expliquer cela Carol J. Adams met en évidence un cycle de réification (1), fragmentation(2) et consommation(3).41J3ovWISvL._SX329_BO1,204,203,200_

(1) Revient à percevoir un être vivant comme une chose
(2) Transformation des animaux vivants en produits de consommation, fragmentation imagée du corps de la femme.
(3) Peut-être littérale pour l’animal ou le corps de la femme, mais la surconsommation peut aussi passer par des images de femmes. La viande peut aussi être utilisée pour décrire la violence faite aux femmes.

Notons que l’acte de fragmentation tend à être oublié dans le processus pour passer de la réification à la consommation. Nous ne cherchons pas à savoir ce qui se passe entre temps, preuve en est : les abattoirs sont des lieux clos, situés dans des zones lointaines. La violence instrumentalisée se veut cachée, loin des yeux de tous. Pour ce qui est des femmes l’idée est que leur corps passe aussi par ce processus afin d’être rendu « consommable ».

En d’autres termes, animaux et femmes subissent une même logique de domination et d’exploitation. Plaisirs gustatif et sexuel vont alors de pair, comme nous le verrons dans l’article consacré à l’objectivation du corps dans les campagnes publicitaires dans notre société le corps des femmes est réduit à des parties (seins, fesses, cuisses) à l’instar de celui des animaux (steak, côtelette, poitrine). Donc, tant les femmes que les animaux subissent la réification, fragmentation pour être consommé-es, et cela peu importe leur sensibilité et leur individualité.

D’un point de vue du langage il existe une fusion entre les oppressions subies par les femmes et les animaux. Pour les animaux, parler de viande et non de cadavre est déjà une manière puissante d’institutionnaliser la violence envers eux.

Finalement la politique sexuelle de la viande peut s’expliquer comme une attitude qui animalise la femme et féminise l’animal. Donc, les femmes ont été réduites à quelque chose de moins civilisé que les hommes, ce qui a permis à ces derniers de les exploiter.

C’est donc bel et bien ce processus d’objectivisation qui permet cette domination. Processus à deux sens, les féministes qui dénoncent cette objectivation speciesismdevraient remettre en cause leur consommation de viande, parce que la violence faite aux femmes ou aux animaux répond au même processus mental.

De plus, selon les croyances communes la viande et l’humain entretiennent un rapport où l’énergie de l’animal est transférée à la personne qui la consomme. Dès lors, la chair est associée à la puissance et à la force physique, donc à la masculinité. De ce fait, c’est un acte fort que de sortir la viande de son assiette parce qu’elle est le symbole du patriarcat. Comme J.Adams le souligne « pour déstabiliser la consommation patriarcale, mangez du riz, faites confiance aux femmes » p318.

Féminisme, racisme et spécisme : un pied de nez à l’ordre établi ?

Nous vivons dans une société dont la valeur égalité est revendiquée pourtant, dans n’importe quelle société nous trouvons des groupes de dominants et des groupe de dominés. Et, il existe toujours des justifications, des discours qui légitiment la position de ces groupes et leur oppression. Tout cela nous amène à nous poser quelques questions : quels sont les liens entre les oppressions que subissent certains groupes sociaux ? Comment se fonde la distinction entre les groupes et quelles sont les conséquences ?

Les féministes matérialistes sont les premières à avoir dénoncé l’idéologie naturaliste, c’est-à-dire la pensée qu’il y a un ordre naturel des choses. Elles ont mis en évidence que les groupes de race ou de sexe sont des constructions sociales et qu’ils sont traversés par des rapports de pouvoir.

Il en découle des mécanismes de domination semblables et une stigmatisation d’un groupe. Qu’en est-il des animaux et de la suprématie des hommes sur eux ?
Sous quel prétexte les humains se permettent-ils de tuer, de les massacrer, torturer, dompter, gaver, dépecer, dresser,… ? De tels comportements appliqués à l’homme seraient considérés comme atroces. Pourtant la croyance selon laquelle un animal est inférieur à l’homme suffit à leur infliger un traitement différent. De la même façon, la pensée qu’il existe une hiérarchie naturelle justifie le racisme ou le sexiste. Donc, les animaux feraient partie d’une autre espèce, sans langage, sans outils, sans culture, à l’inverse de l’humain qui lui est culture. Les animaux sont donc là pour nous servir, parce qu’ils sont moins importants que nous. Nous vivons donc dans une société profondément spéciste et nous traitons les animaux comme il le faut, parce qu’ils sont vraiment différents.

Mais une différence d’espèce devrait-elle donner le droit de tuer et d’infliger des choses horribles à l’autre espèce ? En effet, alors qu’un canapé est indifférent à un coup de tête. Une vache réagira à une décharge électrique. On le sait, les animaux sont capables de ressentir la douleur.9780231140393

C’est un premier point, mais il faut aussi souligner que les humains essaient tant bien que mal de s’extraire de la place qu’ils ont dans le continuum des espèces. Darwin déjà s’accordait à dire qu’il n’y a pas de différence de nature, tout est une question de degré. Dès lors l’humain essaie tant bien que mal de mettre en altérité l’animal pour légitimer son traitement.

De plus, comme le féminisme défend l’idée que les catégories masculin et féminin sont des constructions sociales, le spécisme permet de dénoncer les discriminations faites sur base de l’espèce, comme le sexisme ou le racisme. Nous en venons donc au fait que l’espèce est aussi une construction sociale et qui se fonde sur des critères arbitraires.

Le sexisme, racisme ou spécisme fonctionne donc de manière semblable : il existe des rapports sociaux hiérarchiques et discriminatoires qui se fondent sur la naturalisation des groupes. Cela fonctionne autant pour la dichotomie homme/femme que pour être humain/animal ou encore nationaux/étrangers.

Les féministes matérialistes se sont attardées à critiquer la logique de l’idéologie naturaliste. Effectivement, il existe un mythe dans notre société comme quoi les femmes s’occuperaient mieux des enfants, qu’elles seraient plus instinctives et plus douces que les hommes. Selon cette pensée la femme possède une essence, propre à sa féminité. Dès lors nous comprenons comment l’argumentaire naturaliste opère.

C’est le même principe avec les animaux : l’idéologie naturaliste va légitimer la hiérarchisation des humains et animaux. Ils ne sont alors que nature et instinct, relégués au second rang, ce discours ne permet aucune modification.

Pourtant il n’existe pas de réelles différences biologiques pour appuyer la distinction entre tous les êtres humains et tous les animaux. Il n’y a pas d’argument objectif pour justifier le sexisme, le racisme ou le spécisme. Nous exploitons les animaux parce que nous en avons la capacité.

Finalement, le spécisme contribue à des rapports de pouvoir inégalitaire entre deux groupes alors que nous vivons dans une société qui prône l’opposé. L’inégalité de traitement des femmes et des hommes, des noirs et des blancs, des humains et des animaux se fonde sur les mêmes principes.

Dès lors, l’égalité ne pourra être atteinte si et seulement si elle ne dépend pas de l’appartenance à un groupe de privilégiés. Donc, si nous voulons réaliser l’égalité il faudra réellement prendre en compte les intérêts de tous les êtres vivants.

Deborah Chantrie
Sociologue

Sources :

https://blog.l214.com/2015/09/09/oppressions-entrecroisees-point-vue-feministe-musulmane-vegan

Les vrais mâles préfèrent la viande – Convergences du féminisme et de l’antispécisme [1]


Carol J. Adams, 2016. La politique sexuelle de la viande. Une théorie critique féministe végétarienne. Edition L’âge d’homme Rue Ferou
Jonathan Fernandez, 2015. Spécisme, sexisme et racisme. Idéologie naturaliste et mécanisme discriminatoires. p51-69 Editions Antipodes. [En ligne] : ww.cairn.info – – 163.173.128.10 – 08/08/processus qu’elles dénoncent se reproduit à travers leur consommation de viande.