Végétariens contre mangeurs de viande : Le match nul est terminé
Jusqu’à tout récemment, du fait du manque de qualité des études statistiques, un trop grand rôle dans le grand débat entre végétariens et mangeurs de viande a été joué par une composante de rhétorique. Une étude à grande échelle, impliquant 120.000 personnes, a montré que la consommation de viande rouge réduit sensiblement l’espérance de vie.
La position végétarienne, à cause du manque de données sur les effets de santé à long terme d’un régime carné, se cantonnait souvent à un raisonnement ne semblant pas toujours scientifique et éthique. Les mangeurs de viande admettaient le tort avéré fait par la viande transformée (fumée, en conserve, lyophilisé, etc.) et les grandes quantités de graisses animales. Mais ils persistaient à préciser que les propriétés nutritives de la viande fraîchement préparée (également non prouvées scientifiquement) sont plus importantes que l’hypothétique risque futur de manger de la viande.
Jusqu’à tout récemment, du fait du manque de qualité des études statistiques, un trop grand rôle dans le grand débat entre végétariens et mangeurs de viande a été joué par une composante de rhétorique. Une étude à grande échelle, impliquant 120.000 personnes, a montré que la consommation de viande rouge réduit sensiblement l’espérance de vie.
La position végétarienne, à cause du manque de données sur les effets de santé à long terme d’un régime carné, se cantonnait souvent à un raisonnement ne semblant pas toujours scientifique et éthique. Les mangeurs de viande admettaient le tort avéré fait par la viande transformée (fumée, en conserve, lyophilisé, etc.) et les grandes quantités de graisses animales. Mais ils persistaient à préciser que les propriétés nutritives de la viande fraîchement préparée (également non prouvées scientifiquement) sont plus importantes que l’hypothétique risque futur de manger de la viande.
Une grande étude menée par un groupe de médecins de la Harvard School of Public Health, qui ont travaillé sous la direction du docteur en médecine An Pan, a révélé que les craintes des végétariens sont parfaitement fondées. La consommation de viande rouge est manifestement corrélée à un plus grand risque de décès par maladie cardio-vasculaire, certains cancers et troubles métaboliques, tandis que le remplacement de la viande de mammifères par du poisson et de la volaille diminue nettement ce risque.
Les conclusions sont publiées dans Archives of Internal Medicine, la revue de l’American Medical Association.
Pour l’analyse des effets à long terme du régime de viande, An Pan et ses collègues se sont appuyés sur une étude statistique d’une ampleur faramineuse. Au total, 37.698 hommes et 83.644 femmes ont participé à l’étude. Leur état de santé, ainsi que leur régime, a été suivi pendant 28 ans dans le second groupe, et pendant 22 ans dans le premier groupe. Dans l’intervalle, 23.926 décès ont été enregistrés dans les deux groupes étudiés : 5910 de maladie cardio-vasculaire et 9464 de cancer.
« Nous avons constaté qu’une grande consommation de viande rouge est associée à une montée significative de la mortalité due à ces maladies, et cette relation peut être retracée dans le cas des viandes transformées et fraîchement préparées, avec des corrélations plus élevées pour les transformées. En remplaçant la viande rouge par du poisson, des légumes ou de la volaille, il y avait une relation inverse : une réduction de la mortalité », ont commenté les auteurs dans les conclusions de l’étude.
L’étude a révélé que l’espérance de vie totale diminue de 13% en cas de consommation quotidienne de viande fraîchement préparée de la taille de la paume d’une main, et d’un énorme 20% en consommant quotidiennement des portions de viandes transformées, comme un hot-dog ou deux tranches de bacon. Pour les maladies devenues causes de décès dans les deux groupes, la dépendance des risques à la consommation carnée se présentait ainsi : respectivement, pour la viande fraîche et transformée, le risque de maladies cardio-vasculaires augmentait de 18% et 21%, et le cancer de 10% et 16%.
Ces chiffres peuvent être considérés comme statistiquement neutre, c’est-à-dire, indépendants de ceux de facteurs variables, comme l’âge, l’indice de masse corporelle, l’activité physique et les antécédents familiaux de maladies cardio-vasculaires et de cancer. Chose également importante, tous les membres du groupe observé étaient en bonne santé physique au début de l’étude.
Dans la deuxième partie de l’analyse, les auteurs ont évalué l’effet associé au remplacement de la viande rouge par d’autres denrées alimentaires. En cas d’élimination de la viande rouge du régime, il a été constaté que le risque de mort est diminué. Remplacer la portion journalière de viande : par du poisson, abaisse le risque de mort de 7% ; par de la volaille, de 14% ; par des noix, de 19% ; par des légumes, de 10% ; et par des céréales, de 14%.
« Nous avons aussi constaté que 9,3% des décès chez les hommes et 7,6% chez les femmes auraient pu être évités dans la période d’observation si tous les participants avaient réduit de 50% leur consommation quotidienne de viande rouge », ont résumé les chercheurs.
Autrement dit, 3500 hommes et 6000 femmes ayant participé à l’étude auraient survécu s’ils avaient réduit au moins de moitié leur consommation de viande.