Les ressources mondiales en eau potable sont limitées. En 2009, des ministres de 120 pays, des scientifiques et des militants écologistes, ont participé à Istanbul au Forum mondial de l’eau pour étudier les moyens de prévenir une crise de l’eau qui, selon l’ONU et le Conseil mondial de l’eau, affectera près de la moitié de la population mondiale d’ici 2030.
La pénurie d’eau potable concernera 40 % de la population mondiale. Selon le Comité des Nations Unies pour l’environnement, 25 pays africains devraient manquer d’eau d’ici les 25 prochaines années tandis que la Chine et l’Inde seraient soumises au stress hydrique.
D’ores et déjà, 70 % des ressources en eau douce sont dégradées ou polluées.
Or environ, la moitié de la consommation d’eau potable mondiale est destinée à la production de viande et de produits laitiers. Pour exemple, on estime qu’aux États-Unis, 80 % de l’eau potable sert à l’élevage des animaux.
Selon Greenpeace, l’industrie laitière californienne à elle seule consomme autant d’eau qu’une ville de 22 millions d’humains. Pourtant, cet état souffre périodiquement de sécheresse et d’un manque d’eau pour ses habitants. Il faut savoir que produire un kilogramme de poulet nécessite 3900 litres d’eau. En comparaison, il ne faut que 900 litres d’eau pour un kilogramme de blé et 500 litres d’eau pour un kilogramme de pomme de terre. (1)
En Europe, plus de 50 % des eaux polluées sont dues à l’élevage intensif des animaux y compris les élevages de poissons.
Pollution des eaux
En Europe, plus de 50 % des eaux polluées sont dues à l’élevage intensif des animaux y compris les élevages de poissons. Les responsables sont principalement les déchets animaux, les antibiotiques, les hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et les pesticides utilisés pour les cultures fourragères, et les sédiments des pâturages érodés (2)
Les excréments d’animaux engendrent d’énormes quantités d’ammoniac responsable de la surfertilisation des cours d’eau causant une évasion d’algues et étouffant la vie aquatique.La pollution, par les nitrates, le phosphore et autres nutriments est responsable de l’essor des algues vertes et de la dégénération des récifs coralliens. Cette pollution cause la mort de nombreux êtres vivants aquatiques (3) et de quelques animaux terrestres.(4) L’élevage y contribue de façon directe par les rejets de lisiers et indirecte par l’excès d’engrais apporté aux cultures decéréales destinées à nourrir le bétail (5)
La gestion des déjections animales dans les élevages intensifs provoque le lessivage des nitrates et des agents pathogènes dans la nappe aquifère, qui met souvent en péril les réserves d’eau potable (6)
L’augmentation rapide de la demande des produits d’origine animale entraîne des concentrations d’animaux incompatibles avec la capacité d’absorption de leurs déchets. De fortes densités animales à proximité des agglomérations humaines causent de sérieux problèmes de pollution. De vastes zones d’Europe de l’Ouest sont touchées (Pays-Bas, nord de l’Allemagne, Bretagne en France, vallée du Pô en Italie, Flandre en Belgique)
Documentaires sur le sujet
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(1)(David Pimentel) David Pimentel est professeur au Collège d’agriculture et des sciences de la vie de l’Université Cornell
(2) http://www.fao.org/ag/fr/magazine/0612sp1.htm
(3) Chloë Fromange, Emilie Novince, Eutrophisation : un phénomène naturel amplifié par les rejets des activités humaines.
(4) Cyriel Martin, « Bretagne : ce rapport confidentiel sur les algues vertes qui accable les agriculteurs », Le Point, 21 octobre 2009.
(5) Séverine Gibet pour la FAO, Agriculture et pollution azotée des eaux en Bretagne, France.
(6) http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2006/1000219/index.html